Les morphotypes en musculation, ça ne date pas d’aujourd’hui. Quand j’ai commencé à m’entrainer il y a une vingtaine d’années, on en parlait déjà dans les magazines et sur les forums. Aujourd’hui encore, beaucoup ne jurent que par cette méthode d’analyse pour se constituer un programme d’entrainement et de régime. Ont-ils raison ? Nous allons en parler dans cet article.
Les 3 morphotypes en musculation
En musculation, on aime bien avoir des données pour se construire un programme. Depuis plusieurs décennies, la théorie des morphotypes a séduit beaucoup de pratiquants. Selon eux, il y a trois morphotypes : les ectomorphes, les mésomorphes et les endomorphes, chacun ayant des caractéristiques et des stratégies d’entraînement spécifiques pour prendre du muscle et perdre du gras.
Initialement, cette théorie vient de William Sheldon, un Psychologue américain qui, en 1940 a identifié trois morphotypes principaux, chacun lié à des traits de caractère spécifiques. Ces catégories sont basées sur la prédominance de certaines couches de tissu dans le corps humain (l’endoderme, le mésoderme, et l’ectoderme):
- L’ectomorphe : Élancés et souvent minces, les ectomorphes ont un développement marqué du système nerveux et du cerveau. Ils sont associés au tempérament cérébrotonique, étant plus introvertis, sensibles, et ayant une inclination pour les activités intellectuelles et artistiques. En musculation, l’ectomorphe a du mal à se muscler, mais perd facilement du gras.
- Le mésomorphe : Avec un corps musclé et une structure osseuse bien définie, les mésomorphes représentent le sommet de l’énergie et de la force. Ils sont associés au tempérament somatotonique – courageux, actif, et parfois autoritaire. Ce sont des individus énergiques, preneurs de risques et dynamiques. En musculation, le mésomorphe prend du muscle sans trop de graisse.
- L’endomorphe : Ce type se caractérise par un corps plus arrondi et douillet, avec une prédominance du système digestif, notamment l’estomac. Les personnes endomorphes tendent à être sociables, joviales et en quête de confort. Elles sont décrites comme viscérotoniques, avec un penchant pour la nourriture, le confort, et une nature extravertie. En musculation, il prend facilement du poids ( gras et muscle ) et a des difficultés à être sec.
La chute des morphotypes de Sheldon
Dans les années 90, une histoire a ébranlé les universités de l’Ivy League : le scandale des photos de posture nues. Derrière ce scandale, William H. Sheldon, un psychologue qui liait le physique à la destinée à travers ses théories sur les somatotypes.
Mais la femme méconnue de cette histoire est Barbara Honeyman Heath, l’assistante qui a dénoncé les méthodes douteuses de Sheldon et a tracé son propre chemin dans la science du somatotypage. Ron Rosenbaum, en explorant cette période, a mis en lumière les pratiques des institutions éducatives de l’époque, où les étudiants se voyaient photographiés nus sans vraiment comprendre le but. Sheldon, avec ses idées eugéniques, croyait fermement que le corps définissait le destin, une notion qui a finalement conduit à sa chute.
Aujourd’hui, bien que les travaux de Sheldon soient largement discrédités, le débat autour de la relation entre physique et personnalité persiste, reflétant une époque où la science flirtait dangereusement avec l’idéologie.
Mon avis sur les morphotypes
Bien que certains puissent s’y retrouver là-dedans, ce n’est pas mon cas. J’ai commencé la musculation en étant un surpoids, sans jamais avoir forcé à manger, je pesais 90 Kg pour 1,75 m. Ce qui veut dire que j’étais un endomorphe. Par contre, je n’étais pas du tout extravertie, mais plutôt introvertie, donc ectomorphe selon Sheldon… Bref, ça commence mal.
Je crois dans les morphotypes à titre individuel, c’est-à-dire la structure osseuse, la longueur des muscles, d’où ils s’attachent sur nos os, etc. Mais ça ne peut pas être cartographié de manière générale pour tous les individus. C’est pour cette raison que nous devons apprendre à nous analyser pour progresser plus rapidement et retarder l’arrivée des blessures.
Comment le Skinny Fat a secoué le monde des morphotypes
Le skinny fait est celui ( ou celle ) qui a un corps mince, sauf au niveau du ventre. Ce serait un individu avec les caractéristiques de l’ectomorphe ( mince ) mais aussi de l’endomorphe ( graisse sur le tronc ).
Cet état est celui que l’on retrouve chez ceux qui ne font pas de sport, qui travail assis et qui ne mange pas très bien. Par contre, ils font maigre lorsqu’ils sont habillés. Leur complexe se manifeste uniquement quand ils sont torse nu.
Ils sont souvent dans l’incapacité de se déterminer avec les 3 morphotypes de Sheldon et ont du mal à choisir entre la prise de masse ou la sèche.
Ce genre de cas précis a totalement déboulonné le concept des 3 morphotypes. J’en avais longuement discuté ici.
Le point positif des morphotypes en musculation
Ce que je reconnais de vrai dans la théorie de Sheldon, c’est l’aspect visuel de base. Si vous êtes mince, équilibré ou en surpoids. Ce qui vous donne un point de départ pour savoir si vous devez faire une perte de graisse, ou une prise de muscle. Cela peut s’avérer être un bon repère pour ceux qui veulent sécher alors qu’ils sont déjà très minces, ou d’autre qui souhaite prendre du muscle lorsqu’ils ont 20 kg à perdre.
Tout le reste de sa théorie me semble aussi vrai qu’un Quiz de personnalité sur Facebook pour savoir à quel acteur de friends vous ressemblez le plus.
Question abonné : Comment adapter ses entraînements par rapport à son morphotype
**Adapter son entrainement à son morphotype (et comment le connaitre)**Ectomorphe, mésomorphe, endomorphe, le morphotype existe-t-il ? Voilà une question souvent posée en message. Il existe bel et bien une différence de morphologie entre chaque individu. Dans cette nouvelle vidéo, je vais vous présenter les différents cas de figure que l’on peut rencontrer en musculation. Que vous soyez plutôt gras ou très mince, les choses ne seront pas les mêmes, il va falloir adapter entraînement, récupération et alimentation. |
Référence :
Source: Patricia Vertinsky, « Physique as Destiny: William H. Sheldon, Barbara Honeyman Heath, and the Struggle for Hegemony in the Science of Somatotyping », 2007, disponible à https://utpjournals.press/doi/pdf/10.3138/cbmh.24.2.291.
Fitnessmith se spécialise en musculation et nutrition depuis 2011. Fitnessmith partage ses connaissances via son site, ses vidéos YouTube, ses podcasts et ses réseaux sociaux (Instagram, Facebook). Il propose des conseils basés sur les découvertes scientifiques et son expérience personnelle dans le domaine. Il écrit tous les mois pour le magazine Fitnessmag et apparait dans de nombreux autres podcasts et vidéos sur le web.
Fitnessmith propose aussi des programmes et des solutions pour perdre de la graisse et prendre du muscle sur son site. Vous pouvez également lire les avis sur Google.