Odeur d’ammoniac dans la transpiration durant le sport : tu t’es déjà demandé pourquoi, après une séance intense, ta sueur dégage parfois cette odeur piquante ? Quand tes réserves de glycogène fondent (fin de séance, diète low-carb ou jeûne), ton corps lance la néoglucogenèse : il transforme certains acides aminés en glucose pour nourrir ton cerveau et tes muscles.
Ce processus libère de l’azote qui devient d’abord de l’urée, puis de l’ammoniac (NH₃). Une partie part dans l’urine ; l’excédent s’échappe… par la sueur. Résultat : cette fameuse odeur d’ammoniac.
À VOIR : « Transpiration, sport & rétention d’eau : es-tu dans la norme ? » et découvre comment distinguer vraie rétention hydrique et simple sudation.
Odeur d’ammoniac au sport : ce qui se passe dans tes muscles
La concentration d’ammoniac dans ta sueur peut être 400 fois plus élevée que dans ton sang après 60 minutes d’effort (étude Klous 2021). Plus la séance s’allonge et plus tes réserves de glycogène baissent, plus l’odeur d’ammoniac risque d’apparaître. Voilà pourquoi, en régime cétogène ou en période de sèche, ta transpiration peut avoir une odeur différente.
Ce que dit la science : métabolisme, foie, reins
- Dans tes muscles : durant l’effort, une partie des BCAA sert de carburant ; leur dégradation libère de l’ammoniac.
- Dans ton foie : normalement, il transforme cet ammoniac en urée, facilement éliminée. Si la séance est très longue ou que ton foie est déjà bien sollicité, une partie de l’ammoniac reste dans le sang et migre vers la peau.
- Dans tes reins : ils filtrent aussi l’azote. Si tu ne bois pas assez, ton urine se concentre ; le surplus d’ammoniac s’évacue alors par la sueur.
- À la surface de ta peau : plus la sueur est alcaline (pH élevé), plus l’ammoniac s’évapore et se sent. Transpiration abondante + déshydratation font justement grimper ce pH.
En résumé : peu de glucides et pas assez d’eau = conditions idéales pour que l’ammoniac se concentre dans la sueur et parfume ton tee-shirt.
Les facteurs qui accentuent l’odeur d’ammoniac dans la transpiration
Facteur | Impact | Autres symptômes |
---|---|---|
Low-carb strict (< 50 g/j) | Néoglucogenèse ++ | Vertiges, baisse de libido |
Shaker whey énorme pré-training | Excès d’azote | Ballonnements, haleine ammoniac |
Cardio à jeun > 45 min | Glycogène bas | Crampes, baisse d’explosivité |
Transpirer ++ sans boire | pH sudoral monte | Urine foncée, maux de tête |
Fonction hépatique ou rénale fragile | Détox ammoniac ralentie | Fatigue persistante, œdèmes |
Les dermatologues rappellent que la combinaison bactéries + sueur riche en ammoniac amplifie encore l’odeur.
Quels glucides choisir pour limiter l’odeur d’ammoniac ?
Si tu cherches un coup de boost immédiat, prends un sucre à haut index glycémique qui traverse l’estomac sans être freiné par les fibres ou les graisses. L’idéal reste un polymère de glucose : maltodextrine, ou encore plus fluide, la dextrine cyclique (Cluster Dextrin®) diluée dans 500 ml d’eau, à boire une trentaine de minutes avant ta séance.
Pour préserver tes dents, utilise une boisson neutre (pH ≥ 5) : maltodextrine ou dextrose en poudre conviennent très bien. Bois, puis rince-toi la bouche à l’eau claire. À l’inverse, évite les sodas, boissons énergétiques acides ou gels fruités collants ; leur pH trop bas attaque directement l’émail.
Pour maîtriser ton tour de taille, reste strict : 30 g de glucides avant la séance, puis 20 g par heure uniquement si la session dépasse 75 minutes. Si tu t’entraînes moins longtemps, inutile d’en rajouter ; ton repas d’après-séance suffira pour la récupération.
Côté tolérance digestive, préfère du glucose pur ou ses polymères et limite le fructose libre à moins de 10 g si tu es sujet aux ballonnements.
Comment réduire l’odeur d’ammoniac quand tu fais du sport
Pour limiter l’odeur sans perdre en performance, commence par une recharge glucidique ciblée : prends 30 g de glucides rapides trente minutes avant l’entraînement ; ajoute 20 g par heure si ta séance dépasse 75 minutes.
Pense ensuite à une hydratation intelligente : vise une urine couleur paille claire et ajoute 600-1 000 mg de sodium par litre d’eau pour compenser les pertes.
Répartis tes protéines : environ 0,4 g par kilo de poids de corps à chaque repas plutôt qu’un énorme shaker juste avant la salle.
N’oublie pas l’hygiène : tee-shirts techniques antibactériens, lavage à 60 °C, puis douche tiède avec un savon antibactérien dès la fin de la séance.
Enfin, tu peux tester un supplément tampon : le bicarbonate de sodium à 0,2 g par kilo de poids de corps, surtout utile pour les efforts très intenses ; augmente les doses progressivement pour éviter les gênes digestives.
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Pour aller plus loin
- Cours complet sur la transpiration : « Transpiration, sport & rétention d’eau : es-tu dans la norme ? »
- Programme sèche : Sèche & Rétention d’Eau – vidéos, ebooks, PDF.
Si tu as des questions, écrits moi en commentaire ou regarde la FAQ que j’ai mis ci-dessous.
Bon entrainement à toi,
Théo @fitnessmith
FAQ sur les odeurs de transpiration et l’ammoniac
1. Pourquoi mes vêtements sentent l’ammoniac après l’entrainement, alors que je mange assez de glucides ?
Peut-être déshydraté ou séance cardio à jeun. Teste 500 ml d’eau + 20 g de glucides avant ta prochaine séance.
2. L’odeur d’ammoniac est-elle dangereuse ?
Ponctuelle : non. Mia si elle est persistante + fatigue + urines foncées il faut que tu consulte (dépistage rénal/hépatique).
3. Les femmes transpirent-elles plus d’ammoniac que les hommes ?
Pas d’écart net ; l’alimentation et le volume d’entraînement comptent davantage.
4. Keto + CrossFit : vais-je toujours sentir l’ammoniac ?
Souvent oui. Envisage un ciblage glucidique pré-/intra-séance ou ajoute électrolytes.
5. Les « sels d’ammoniac » qu’on sniffe avant un PR, c’est la même chose ?
Non : c’est de l’ammonium carbonate inhalé pour stimuler le système nerveux, sans lien direct avec l’odeur corporelle.
Références scientifiques
- Klous L. et al. 2021 – Eur J Appl Physiol. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33355715/
- Ament W. et al. 1997 – Int J Sports Med. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9059903/
- Alvear-Ordenes I. 2005 – Int J Sports Med. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16158367/